A l'origine : le développement du chemin de fer
La décision de construire la ligne Marvejols-Neussargues est prise à la fin du Second Empire, à une période où la France connaît un essor économique important, notamment dans le commerce et l’industrie. Cet essor va initier de grands travaux d’utilité publique, dont les plus importants seront certainement la construction des chemins de fer.
La création de la ligne Marvejols-Neussargues constitue dans ce contexte un outil d’échange économique important notamment pour les négociants en vin souhaitant acheminer leur production (rapidement et sans secousses ! ) vers la région parisienne.
« Pendant des siècles, le massif Central se présenta comme un noyau irréductible, fermé sur lui-même, sauvage, à l’écart des grandes voies de communication. Avec l’industrialisation naissante du XIXème siècle, l’essor des chemins de fer, l’ère du progrès qui voulait la libre circulation des marchandises et des hommes, on décida de rompre cet isolement, de désenclaver, selon la formule d’aujourd’hui. » Archives départementales de la Lozère, reportage de Josette Villefranque.
Un rêve de fer
Le relief très accidenté du Cantal va obliger les ingénieurs à entreprendre la construction de nombreux ouvrages d’art (ponts, tunnels) mais la principale difficulté va être le franchissement des gorges de la Truyère.
Alors que nombre de ses collègues ont déjà planché sur le sujet sans y trouver de solution satisfaisante, arrive à Garabit un jeune ingénieur lozérien du nom de Léon Boyer, âgé de 27 ans, qui va résoudre ce problème du franchissement de la vallée de la Truyère. C’est à lui que l’on doit l’idée ambitieuse d’un viaduc à Garabit.
C’est la grande époque de la construction métallique. Léon Boyer à partir des calculs qu’il a lui-même réalisés et s’appuyant sur les exploits de l’entreprise Eiffel dans le franchissement du Douro au Portugal, pense pouvoir résoudre le problème de la traversée des gorges de la Truyère.
Du projet à la réalité : 11 ans de réflexions et d’études
- 10 août 1868 : lancement des études concernant la ligne de chemin de fer Massiac-Séverac le Château comprenant la ligne Marvejols-Neussargues.
- 1er juillet 1875 : Mutation de Léon Boyer, ingénieur des Ponts et Chaussées, à Marvejols en Lozère.
- 26 décembre 1878 : Léon Boyer devient responsable des études de l’ensemble de la ligne Marvejols-Neussargues* (*petite ville proche de Saint-Flour, dans le Cantal).
- 14 juin 1879 : présenté par Léon Boyer, le projet du futur viaduc de Garabit est retenu par le ministre des Travaux Publics.