La Truyère serpente, se cache, se faufile… Encaissée dans le paysage, elle se dérobe au regard. Seules la navigation et la marche le long des rives permettent de rentrer dans l’intimité de cette rivière.
D’abord petite rivière au Domaine de Laval, elle se laisse glisser le long de l’éperon rocheux de Chaliers. De là, elle se dirige résolument vers Garabit. La rencontre est grandiose entre le viaduc, géant de fer rouge et la vallée boisée de vert. L’ampleur des courbes donne à ce site la force des grands paysages naturels du rivage marin et de la montagne.
Puis, quelques méandres plus loin, la Truyère s’épanouie en un véritable lac. L’eau s’étale largement, depuis la mise en eau du barrage de Grandval en 1959. Terrain de jeu favori pour les activités nautiques, le cirque de Mallet donne à voir des rivages lointains, des îles et des voiliers ! La route longe le rivage, la Truyère est accessible : la baignade est autorisée depuis 2005. Seul l’imaginaire redonne corps à l’ancien village de Mallet englouti par le barrage.
La cité médiévale de St-Flour est à quelques encablures, au nord : ville basse nichée sur les rives de l’Ander, son affluent, ville haute perchée sur des orgues basaltiques issues de la coulée volcanique.
Mais la Truyère reste avant tout des gorges profondes, entre le monde du dessous, propices aux légendes et le monde du dessus, avec ses villages perchés en haut : Alleuze, avec son château où résonnent encore les échos des légendes médiévales, Faverolles et son château du Chassan, escapade vers le XVIIème siècle, Chaliers, et son éperon rocheux…
En 2022, les gorges et vallée de la Truyère accèdent au prestigieux rang des « sites classés ». Une reconnaissance nationale de la valeur paysagère exceptionnelle de cette vallée ennoyée. Les sites classés représentent seulement 2 % du territoire national. Une étape décisive qui soutient et ouvre la voie vers une mise en valeur et une préservation du site.